François Charlet

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Vos données transmises à WhatsApp pourraient être récupérées par Facebook

20/02/2014 4 Min. lecture Technologies François Charlet

Mise à jour du 23 février 2014

On m’a rappelé qu’une excellente alternative suisse et sécurisée existe en l’application Threema (voir mon article), et que Telegram constitue également une très bonne solution de rechange, mettant en particulier l’accent sur la vie privée des utilisateurs.

Article original

Hier, Facebook a transmis un document à la SEC (le gendarme boursier aux États-Unis) puis a annoncé racheter le service WhatsApp pour la colossale somme de $ 16 milliards. Un supplément de $ 3 milliards sera versé sur plusieurs années aux dirigeants et employés de WhatsApp en tant qu’incitatif à rester dans l’entreprise.

Facebook a assuré que la société WhatsApp, la marque et ses services resteront autonomes. WhatsApp ne devrait donc pas disparaître au profit de Facebook Messenger. Facebook avait auparavant procédé de la même manière avec Instagram lors de son rachat en 2012 pour environ $ 1 milliard. Les services vont donc cohabiter.

Un investisseur a déclaré que Facebook a également assuré que WhatsApp resterait sans publicité (comme c’est le cas depuis le début) et que les principes du service resteront inchangés – à savoir : “No Ads! No Games! No Gimmicks!” (Pas de pub, pas de jeux, pas de gadgets).

A défaut d’être indépendant, WhatsApp restera donc autonome et ne sera donc pas absorbé par Facebook. Du moins pour l’instant. L’objectif de Facebook est stratégique : rattraper son retard sur le secteur des messageries instantanées et acquérir des compétences dans le domaine en rachetant un des leaders et concurrents.

Que va-t-il se passer pour nos données personnelles ?

C’est dur à dire. WhatsApp restant autonome, il est probable que Facebook n’aille pas fouiller ou récolter et agréger des données dans les serveurs de WhatsApp. Mais cette possibilité n’est pas à exclure, raison pour laquelle les allergiques à Facebook pourraient commencer à envisager une alternative à WhatsApp (voir ci-dessous).

En effet, les conditions générales de WhatsApp, que vous avez acceptées même sans les avoir lues, précisent clairement qu’en cas de fusion, de vente ou de faillite, les données pourront être transférées le cas échéant. Il est donc légalement possible que WhatsApp transmette vos données à Facebook un jour ou l’autre.

Mais de quelles données parle-t-on ? WhatsApp collecte une série de données concernant ses utilisateurs, et avait d’ailleurs déjà été épinglé il y a quelque temps par les autorités canadiennes et néerlandaises car le service violait les dispositions légales de protection des données. Les données collectées sont listées sur le site de WhatsApp et comprennent notamment :

  • le numéro de téléphone du portable associé au service,
  • les informations relatives à la facturation du service,
  • les informations sur l’appareil utilisé,
  • les numéros de téléphone stockés dans votre carnet d’adresses,
  • l’adresse IP du périphérique.

WhatsApp dit ne pas collecter de noms, d’adresses e-mails ou d’autres informations sur vos contacts, votre localisation (que vous pouvez cependant partager si vous le souhaitez). Le contenu des messages délivrés n’est pas copié, conservé ou archivé par WhatsApp. Autrement dit, une fois le message reçu par le destinataire, WhatsApp efface le message de ses serveurs. Toutefois, les métadata des messages (c’est-à-dire la date et heure d’envoi, de réception, les numéros de téléphones concernés, et d’autres informations que la législation américaine l’oblige à conserver) seront conservées.

Des alternatives à WhatsApp ?

Pour les possesseurs d’iPhones, il y a évidemment iMessages, la solution d’Apple mais qui ne fonctionne (évidemment) pas avec les possesseurs d’appareils sous Android.

Google propose un service multiplateforme, Hangouts, assez semblable à iMessages.

BBM (BlackBerry Messenger), contrairement à ce que son nom indique, peut aussi être utilisé sur iOS et Android.

Skype est également une alternative bien qu’on utilise ce service surtout pour communiquer vocalement et/ou visuellement.

A l’instar de Skype, Viber est également un service de VOiP mais il possède aussi un service de messagerie.

Enfin, LINE est peut-être le remplaçant le plus intéressant, de par son nombre impressionnant de fonctions et sa popularité grandissante.