François Charlet

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iMessage va-t-il avoir un impact sur les revenus des opérateurs ?

09/07/2011 2 Min. lecture Technologies François Charlet

iMessage serait-il susceptible de faire baisser les revenus des opérateurs ? J’ai envie de dire que ça dépend, mais je pense plutôt que ça n’aura que peu d’impact.

Le nouveau service de messagerie instantanée d’Apple entre appareils iOS permet aux iPhone, iPod Touch et iPad de s’échanger des messages, à la manière d’un chat. Les appareils Blackberry de RIM disposent déjà d’un tel système depuis plusieurs années. Ce système est gratuit, et touche de près ou de loin aux SMS, chasse gardée des opérateurs.

Tout d’abord, il faut voir que ce système a une limite fondamentale : il ne fonctionne qu’entre terminaux iOS. Certes, on peut envoyer des messages de groupe, envoyer du son, des images, etc. Mais pour écrire un message depuis un terminal iOS à un terminal non iOS (ou l’inverse), il faudra inévitablement passer par ce bon vieux SMS (ou Whatsapp, etc.). Même si Apple se vante désormais d’avoir 200 millions d’appareils iOS sur le marché, car ça m’étonnerait que tout le monde dans ton entourage ait un appareil iOS. Les opérateurs ne sont donc pas près d’abandonner les SMS, et nous non plus.

Les SMS ont des prix largement surfaits. En Suisse, Swisscom fait normalement payer le SMS CHF 0.20 ! Aux Etats-Unis, avec AT&T, c’est également $ 0.20 hors options. Selon une étude Comparis datant de 2004,

[…] les prestataires calculent des marges de 1'500 % à 2'500 % pour les prix standard. Autrement dit : Les prestataires n’ont besoin que de 5 % du prix final d’un SMS pour couvrir leurs frais techniques de base. 95 % sont consacrés au marketing et au service clientèle, ou reviennent alors comme profit.

Les opérateurs n’ont aucun intérêt à empêcher le service d’Apple d’être proposé à leurs clients. Pour utiliser iMessage, il faut du Wifi, ou de la 3G (proposée par les opérateurs). On peut aussi se demander si les revenus des opérateurs ont baissé après que Whatsapp est apparu, ce service étant multiplateforme, en plus. Mais tout le monde n’ayant pas un smartphone, tout le monde n’ayant pas Whatsapp installé, tous ces système cohabitent et fonctionnent en parallèle, garantissant des revenus pour tout le monde.

A mon sens, toute diminution des revenus qu’entrainerait iMessage ne sera qu’un dommage collatéral qui sera probablement compensé par des tarifs 3G plus élevés, puisque le cloud commence à prendre beaucoup d’importance. Et à moins que tout le monde renonce à utiliser les SMS et prenne des abonnements (ou forfaits) sans SMS – ce qui m’étonnerait –, les opérateurs vont avaler la pilule sans trop de problème.