Vous avez 30 jours pour vous opposer au partage de vos données WhatsApp avec Facebook
Il aura fallu moins de trois ans, après que Facebook a racheté WhatsApp pour 19 millards de dollars en février 2014, pour que ces deux sociétés reviennent sur leur promesse de ne pas utiliser les données des utilisateurs du célèbre service de messagerie à des fins publicitaires.
En particulier, Jan Koum, CEO de WhatsApp, avait assuré que rien ne changerait. En 2012, il déclarait même ceci :
Your data isn’t even in the picture. We are simply not interested in any of it.
Ce que j’évoquais (ou craignais, plutôt) il y a deux ans et demi est en train de se réaliser gentiment mais sûrement. Les temps changent… Déclarer aujourd’hui que je vous avais prévenu serait aussi vain que prétentieux. Il n’en reste pas moins qu’il est possible d’agir et de temporairement limiter la casse, avant de prendre les mesures qui s’imposent. Mais êtes-vous prêts ?
Hier, WhatsApp a annoncé qu’il allait commencer à partager avec Facebook les numéros de téléphone de ses utilisateurs de manière à ce que l’expérience des utilisateurs de Facebook soit améliorée, en parallèle aux publicités ciblées. L’exemple évoqué consisterait ici à permettre à des sociétés tierces de vous contacter par WhatsApp. Il serait notamment question des compagnies aériennes, lorsque votre vol est en retard ou supprimé, ou des banques si elles détectent des activités frauduleuses sur vos comptes.
L’idée est donc de connecter votre profil Facebook avec votre compte WhatsApp, ce qui permettra évidemment à Facebook de collecter plus de données à votre sujet et par conséquent d’affiner encore plus les publicités affichées. Les contenus des messages WhatsApp étant chiffrés, ils ne pourront pas être lus par Facebook mais il est probable que Facebook ait accès aux détails, comme les numéros de téléphone. Il n’en reste pas moins que les exemples ci-dessus sont destinés à mieux faire passer la pilule de la trahison.
A nouveau, c’est par une modification unilatérale des conditions générales que ces “améliorations” sont proposées, ou plutôt imposées. En d’autres termes, soit vous acceptez ces nouvelles conditions, soit vous cessez d’utiliser WhatsApp. Et comme d’habitude, l’option est activée par défaut (ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes juridiques du point de vue du consentement de l’utilisateur à cette communication de données).
Solution temporaire
Pour l’instant en tout cas, WhatsApp vous permet de vous désinscrire de ce système.
- Si vous n’avez pas encore accepté les nouvelles conditions générales, un message s’affichera bientôt et vous proposera de les accepter. A ce moment, il devrait y avoir un lien au bas de celles-ci qui vous permet d’en savoir plus concernant ces nouvelles conditions générales. Il suffit alors de décocher la case.
- Si vous avez déjà accepté les nouvelles conditions générales (sans les avoir lues évidemment) et sans avoir prêté attention à cette case à décocher, vous disposez de 30 jours pour aller dans WhatsApp - Réglages - Compte, et décocher la case concernant le partage de données.
Sachez cependant qu’il ne semble pas possible de sortir complètement de ce programme de partage de données.
Solution pérenne
Maintenant que cette rustine a été appliquée, il serait temps que vous commenciez à réfléchir à utiliser une autres messagerie, et que vous convainquiez vos proches de faire de même.
A cet égard, je ne peux que recommander Threema, messagerie suisse, sécurisée et ne collectant pas de données personnelles. Elle coûte 3 CHF, ce qui est peu cher payé pour votre sphère privée.