La Suisse abandonne-t-elle sa souveraineté numérique ?
Voici l’exercice auquel se livre actuellement la Confédération : d’une main, elle prolonge jusqu’en 2031 ses contrats avec les géants américains du cloud (AWS, Microsoft, IBM, Oracle) et chinois (Alibaba) pour un montant de 110 millions de francs. De l’autre, elle investit 319 millions de francs dans la construction d’un Swiss Government Cloud (SGC) censé incarner la souveraineté numérique helvétique.
Cette stratégie hybride soulève une question centrale : peut-on véritablement construire une souveraineté numérique tout en confiant pendant six années supplémentaires les données publiques à des entreprises soumises à des législations étrangères ? La réponse du Conseil fédéral du 19 novembre 2025 à une interpellation d’un conseiller national mérite une analyse approfondie, d’autant que la Conférence des préposés à la protection des données (Privatim) vient de qualifier d’inconstitutionnelle la pratique actuelle consistant à confier des données sensibles à ces prestataires étrangers.
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