François Charlet

Actualités, opinions et analyses juridiques et technologiques internationales et suisses

Taxer Google pourrait desservir la presse

23/10/2012 10 Min. lecture Opinions François Charlet

Depuis quelques jours, le web se fait l’écho d’un pugilat entre Google et le gouvernement français. La cause ? Le législateur français étudie un projet de loi (surnommé la “Lex Google”) proposé au gouvernement en septembre par l’association de la presse d’information politique et générale (IPG). Ce projet de loi viserait à instaurer des droits voisins pour les organismes de presse. Le gouvernement allemand a déjà franchi le pas en août afin que les organismes de presse reçoivent une participation équitable aux bénéfices réalisés par les moteurs de recherche et autres agrégateurs d’informations. Le projet sera soumis prochainement au Bundestag. Google menace de ne plus référencer les sites des organismes de presse dans le cas où ces lois seraient adoptées.

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Licence globale : fausse bonne idée ?

11/06/2012 10 Min. lecture Opinions François Charlet

Partout, les défenseurs d’un Internet libre et de la culture gratuite (ou offerte à un prix raisonnable) ne jurent que par l’instauration d’une licence globale. Et je n’exagère qu’à peine. Essayons donc d’y voir plus clair dans cette proposition qui fait son chemin, mais qui semble aussi se trouver confrontée à de sérieux écueils.

Définition

Selon Wikipédia,

la licence globale est une proposition française visant à légaliser les échanges non-commerciaux de contenus audiovisuels (hors logiciels) à travers Internet, en contrepartie d’une rétribution forfaitaire redistribuée aux ayants droit, proportionnellement à la densité de téléchargement que leurs œuvres ont suscité.

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Résumé de la conférence sur ACTA au GULL

07/05/2012 13 Min. lecture Opinions François Charlet

Le 1er mai, j’ai donné une conférence sur le thème “ACTA et Internet : les enjeux”. Comme j’imagine que tout le monde n’a pas pu venir, n’a pas voulu venir, n’avait pas envie de se déplacer, ne souhaitait pas découvrir quelle bête atroce se cache dans mon for intérieur, etc., mais comme je considère que tout le monde se passionne pour ACTA, je vous propose ici de “lire” le contenu (résumé) de cette conférence.

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Et vous, vous aimez les blawgs ?

15/01/2012 3 Min. lecture Opinions François Charlet

Pas de bla-bla juridicojuridique aujourd’hui. J’aimerais rebondir (et c’est un grand mot) sur un article de Slate.fr qui évoquait la croissance de la blogosphère juridique, en particulier en France.

Il semblerait que de plus en plus de magistrats, d’avocats et de juristes s’adonnent à la tenue d’un blog, ou d’un site web, sur lesquels ils relatent leurs affaires (sans trop de détails, secret professionnel oblige), leur vie au tribunal, réagissent à l’actualité, offrent un point de vue éclairé sur un thème brûlant, etc. En anglais, on désigne cela un “blawg” (contraction de blog et law). Slate.fr révèle que la naissance de ces blawgs se trouve dans “le mélange d’un malaise palpable dans la façon dont magistrats et avocats se voient associés à l’institution judiciaire, alors même qu’ils tiennent à rendre compte, jour après jour, de l’action de la justice”.

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"It's complicated" entre PostFinance et Julian Assange

13/12/2010 6 Min. lecture Opinions François Charlet

[Mise à jour du 21 décembre 2010] Le Parti Pirate Suisse a déposé plainte contre PostFinance pour violation du secret postal

Pas plus tard qu’hier, des médias rapportaient une information comme quoi PostFinance aurait violé le secret postal en divulguant, entre autre, le rapport qui la liait à Julian Assange.

Auparavant, un de mes contacts sur Twitter a attiré mon attention sur une news du Parti Pirate Suisse (PPS). Ce dernier se pose plusieurs questions.

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Défendre Wikileaks ? Oui, mais…

09/12/2010 4 Min. lecture Opinions François Charlet

Récemment, nombre de sociétés privées (notamment Amazon, Paypal, MasterCard et Visa) ont décidé de ne plus fournir leurs prestations à Wikileaks pour des raisons diverses et (a)variées : mise en danger des infrastructures techniques, violation des conditions d’utilisation… et pression politique, évidemment. En guise de représailles, des hackers du monde entier qui défendent Wikileaks (et la liberté d’expression) attaquent successivement les sites web de ces sociétés, les rendant indisponibles au public.

De manière à semer encore plus la pagaille dans une situation déjà fort compliquée, le Département américain de la Justice a annoncé envisager d’incriminer Julian Assange, le fondateur de Wikileaks – actuellement accusé et détenu en Angleterre au motif qu’il aurait commis des infractions d’ordre sexuel sur deux suédoises en août dernier –, en se basant sur une loi de 1917 sur l’espionnage, de façon à pouvoir demander à la Suède une extradition de Julian Assange afin de le condamner pour comportement anti-américain, au moins. Certains auraient même émis l’hypothèse d’assassiner Julian Assange.

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Wikileaks, Amazon, Paypal et la censure

05/12/2010 3 Min. lecture Opinions François Charlet

Depuis le weekend dernier, Wikileaks provoque l’ire des gouvernements du monde, en particulier celle de la Maison Blanche, à cause de la diffusion de dizaines de milliers de télégrammes diplomatiques impliquant en particulier les Etats-Unis, mais aussi les ambassades et gouvernements de nombres d’autres pays. Suite à cela, Wikileaks a subi, outre de virulentes critiques, d’importantes et massives attaques par déni de service.

Avant l’affaire du Cablegate, Wikileaks était hébergé sur des serveurs suédois, mais aussi sur ceux d’Amazon aux Etats-Unis (ils avaient migré pour tenter de se mettre à l’abri des attaques informatiques). Le 1er décembre, Amazon a décidé de supprimer l’hébergement, affirmant le faire sans aucune pression politique (ndr : un site du gouvernement américain est hébergé chez Amazon). S’il n’est pas impossible que des raisons techniques soient à la base de cette action (c’est ce qui a apparemment poussé un prestataire de service DNS à annuler le nom de domaine de Wikileaks), il est très difficile de croire que cet argument soit le seul. Wikileaks s’est par ailleurs moqué d’Amazon sur Twitter en disant que si Amazon a des problèmes avec le premier amendement de la Constitution des Etats-Unis (ndr : la liberté d’expression), cette société devrait arrêter de vendre des livres.

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L’importance du « background check »

15/11/2010 3 Min. lecture Opinions François Charlet

En particulier lorsqu’on engage une personne pour un poste où une grande confiance est donnée, où il y a une forte sécurité, pour un poste à responsabilité, au gouvernement, etc. le recruteur va réaliser ce qu’on appelle un “background check”. En général, il se limite à quelques vérifications de base, notamment ton casier judiciaire et tes derniers emplois exercés. On pourra éventuellement demander s’il y a eu des litiges ou conflits lors de l’exercice des professions précédentes, vérifier si tu as bel et bien obtenu les titres que tu prétends avoir.

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Réflexions au hasard sur le marché du e-book

10/11/2010 3 Min. lecture Opinions François Charlet

Il y a peu, Amazon a annoncé la possibilité de pouvoir partager, ou plutôt prêter ses livres électroniques (e-books) acheté sur le Kindle Store. On pourra ainsi prêter une e-book une seule fois à une personne pendant quatorze jours. Evidemment, comme quand on prête un vrai bouquin, le prêter ne pourra plus lire le e-book durant cette période, tout simplement parce qu’il ne l’a plus. Toutefois, tous les e-books n’auront pas la chance de pouvoir être prêtés : les détenteurs des droits seront les seuls à déterminer si un e-book pourra être prêté, ou non.

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Le procès The Pirate Bay : retour sur un mode de distribution daté

26/06/2009 10 Min. lecture Opinions François Charlet

La guillotine est tombée le 17 avril 2009 pour les quatre responsables du site The Pirate Bay. Une année de prison ferme ainsi que 3'500'000 dollars d’amende environ. Ils ont d’ailleurs fait appel contre cette décision. Pourquoi ? Parce qu’ils insistent sur le fait qu’ils défendent une technologie populaire sans promouvoir l’illégalité. Les entreprises du disque et de la bobine ne le voient évidemment pas de cette manière…

The Pirate Bay est un service gratuit, financé par la publicité et utilisé par plus de 20 millions de personnes et actuellement le plus gros site de partage du monde. On y cherche (et on y trouve !) des films, des séries TV, de la musique, des livres en PDF, des images, etc. Une fois qu’on a trouvé ce qu’on cherchait, on le télécharge par BitTorrent, qui est un protocole permettant d’échanger des (gros) fichiers informatiques depuis des ordinateurs tiers – c’est donc une sorte de P2P ou peer-to-peer. Là où le bât blesse, c’est que ces fichiers sont la plupart du temps obtenus sans droits.

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