François Charlet

Actualités, opinions et analyses juridiques et technologiques internationales et suisses

Tesla Motors ne poursuivra pas en justice les violations de ses brevets

16/06/2014 4 Min. lecture Droit François Charlet

La semaine passée, le patron de la célèbre marque de voiture électrique Tesla, Elon Musk, a fait une annonce des plus surprenantes : la société ne cherchera pas à protéger par des actions en justice ses brevets relatifs aux voitures électriques. Cela ne signifie pas pour autant que Tesla abandonne sa propriété intellectuelle, mais c’est un signe positif pour l’innovation.

All our patent belong to you

C’est par ces mots qu’Elon Musk a annoncé la nouvelle sur le blog de l’entreprise. Tesla se positionne désormais aux antipodes de la lutte sans merci que se livrent Apple et Samsung sur fond de brevets, pour savoir qui a copié qui.

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Food porn et droit d'auteur : pouvez-vous photographier votre assiette au restaurant ?

14/04/2014 4 Min. lecture Droit François Charlet

La nouvelle mode (en anglais, trend) des internautes et utilisateurs de réseaux sociaux consiste à photographier son assiette pour en partager l’appétissant aspect avec ses amis. Ou c’est pour la frime. Ou pour les deux. Il n’en reste pas moins que si des chefs apprécient ce trend, d’autres estiment que cela constitue une violation de leur droit d’auteur.

Au-delà du fait que cela puisse les énerver puisqu’ils passent des heures en cuisine à confectionner des plats que leurs clients passent plus de temps à prendre en photo qu’à savourer, peut-on considérer l’assiette qui vous est servie comme une œuvre protégée par le droit d’auteur ? Ou est-ce la recette qui est protégée ?

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L'actualité technologico-juridique internationale (3 septembre 2013)

03/09/2013 5 Min. lecture Droit François Charlet

La Nouvelle-Zélande abolit le brevet logiciel (vraiment ?)

Après cinq années de débats, le parlement néo-zélandais a décidé de bannir les logiciels du champ d’application de la loi sur les brevets (Patents Bill). Dans une nouvelle disposition 10A, on trouve ceci :

A computer program is not an invention and not a manner of manufacture […].

Certains voudront crier victoire, pourtant cela signifie seulement qu’un logiciel en tant que tel et pris isolément ne peut pas être breveté. L’invention qui est mise en oeuvre par un logiciel qui fait partie d’un processus et qui contribue à implémenter le processus pourra être brevetée. C’est la solution déjà en vigueur en Europe. Pour plus de détails sur le brevet logiciel, vous pouvez consulter cet article.

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L'actualité technologico-juridique internationale (27 août 2013)

27/08/2013 4 Min. lecture Droit François Charlet

Apple vs Samsung

L’année passée, Apple a gagné un (gros) procès contre Samsung sur fond de violations de brevets. Samsung avait été condamné à payer à Apple $ 1 milliard, somme ramenée à $ 450 millions. La semaine passée, la demande de nouveau jugement déposée par Samsung a été rejetée par la juge. La demande se fondait sur le fait que Samsung ne violait pas le brevet d’Apple sur l’effet de rebond quand on arrive au bas du défilement de l’écran.

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Comprendre le brevet logiciel

24/06/2013 11 Min. lecture Droit François Charlet

Le droit des brevets n’est pas aisé à comprendre, et jouit d’une réputation peu flatteuse auprès du public. Il est pourtant nécessaire pour l’économie et les entreprises. Dans le domaine informatique par contre, les levées de boucliers sont fréquentes afin de militer contre la possibilité de breveter les logiciels. Qu’en est-il vraiment ? C’est ce que je vais essayer d’expliquer.

Quelques notions de droit des brevets

Le droit des brevets d’invention (Erfindungspatent ; Patent) est une branche du droit de la propriété intellectuelle. Comme le droit d’auteur ou le droit des marques, le droit des brevets institue un droit de type monopolistique : on parlera en général d’un droit exclusif sur l’oeuvre, la marque ou, dans le cas du brevet, sur l’invention.

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L'ADN humain ne peut pas être breveté aux USA

14/06/2013 3 Min. lecture Droit François Charlet

La Cour Suprême des Etats-Unis a rendu hier un jugement dans l’affaire Association for Molecular Pathology Et Al. v. Myriad Genetics, Inc., Et Al.

Elle déclare à l’unanimité (neuf juges) que l’ADN humain ne peut pas être breveté aux Etats-Unis. Autrement dit, l’ADN humain n’est pas éligible selon 35 U.S.C. § 101. L’argument pour la brevetabilité, selon le jugement de l’instance précédant la Cour Suprême, était que l’isolation de molécule d’ADN résulte en un changement physique dans la molécule, ce qui la rend brevetable puisqu’elle est chimiquement retirée de son environnement intracellulaire.

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Les brevets prolifèrent, et le consommateur dans tout ça ?

17/09/2012 5 Min. lecture Droit François Charlet

Le récent jugement prononcé en faveur d’Apple et qui condamne Samsung à payer plus d’un milliard de dollars au premier ressemble à un jugement protectionniste. Cependant, cette impression dessert le travail des jurés qui ont délibéré pendant près de vingt-quatre heures afin de décider si, oui ou non, violation d’un brevet il y avait.

La vraie question que pose ce procès est pourtant plus profonde et plus problématique que cela. Les jurés ne pouvaient pas y répondre, ce n’était pas leur boulot ce jour-là. Non, la vraie question est de se demander s’il était judicieux de délivrer des brevets à Apple sur toutes ses “innovations”.

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Apple c. Lodsys : qui a raison ?

24/05/2011 3 Min. lecture Droit François Charlet

C’est dur à dire, sans connaître exactement les termes de la licence que Lodsys a accordé à Apple. Mais reprenons l’affaire depuis le début.

Il y a une dizaine de jours, des développeurs d’applications pour iOS (iPhone, iPod Touch, iPad) ont reçu des menaces de poursuite de la part de la société Lodsys. Ces menaces portent sur l’utilisation du système d’achat “in-app” que les développeurs peuvent intégrer directement dans leurs applications : cela permet d’acheter des compléments à l’application directement depuis cette dernière. Lodsys conteste que les développeurs d’applications pour iOS aient le droit d’utiliser cette technique, brevetée par Lodsys et dont Apple détient une licence d’utilisation. Plutôt que d’attaquer Apple, Lodsys s’en prend directement aux développeurs.

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