François Charlet

Actualités, opinions et analyses juridiques et technologiques internationales et suisses

L'incompréhensible résignation du public au chevet de la sphère privée

26/02/2014 6 Min. lecture Opinions François Charlet

Je suis perplexe.

Dans un récent sondage, on apprend que les Français sont d’avis qu’une surveillance généralisée nuit gravement aux libertés individuelles.

64 % des sondés ont estimé que leurs messages sont « enregistrés et stockés » lorsqu’ils téléphonent avec un mobile, et 74 % pensent la même chose du côté des SMS qu’ils envoient. Même fatalisme concernant les e-mails : 80 % des personnes interrogées pensent que les courriels qu’elles envoient à un particulier sont « enregistrés et stockés ».

continuer la lecture

Vos données transmises à WhatsApp pourraient être récupérées par Facebook

20/02/2014 4 Min. lecture Technologies François Charlet

Mise à jour du 23 février 2014

On m’a rappelé qu’une excellente alternative suisse et sécurisée existe en l’application Threema (voir mon article), et que Telegram constitue également une très bonne solution de rechange, mettant en particulier l’accent sur la vie privée des utilisateurs.

Article original

Hier, Facebook a transmis un document à la SEC (le gendarme boursier aux États-Unis) puis a annoncé racheter le service WhatsApp pour la colossale somme de $ 16 milliards. Un supplément de $ 3 milliards sera versé sur plusieurs années aux dirigeants et employés de WhatsApp en tant qu’incitatif à rester dans l’entreprise.

continuer la lecture

Usurpation d'identité : le Conseil fédéral ne légiférera pas, et il a tort

14/11/2013 5 Min. lecture Droit François Charlet

Il y a quelques jours, le Conseil fédéral a répondu à une interpellation de Jean Christophe Schwaab (Conseiller national, PS) concernant la présence d’une lacune en droit pénal sur la question de l’usurpation d’identité. Comme Schwaab le relève dans son interpellation, l’usurpation d’identité n’est pas réprimée comme telle dans le droit pénal suisse.

Elle peut, selon les cas, être considérée comme une atteinte à l’honneur (art. 173 ss CP) ou une violation de la personnalité (art. 28 CC), pour autant que l’état de fait soit rempli, ce qui est loin d’être le cas lors de chaque usurpation. Or, ces infractions ne sont souvent passibles que de sanctions mineures, dont l’effet dissuasif est insuffisant en regard des conséquences. Suivant les moyens utilisés préalablement à l’usurpation d’identité, on peut être en présence de soustraction de données (art. 143 et 179novies CP), d’accès indu à un système informatique (art. 143bis CP), de détérioration de données (art. 144bis CP) ou de faux dans les titres (art. 251 CP). Là où ces états de fait ne sont pas remplis, il y a une lacune du droit pénal.

continuer la lecture

Swisscom construit un cloud suisse sécurisé et à l'abri des surveillances étatiques ?

04/11/2013 2 Min. lecture Technologies François Charlet

Selon différents médias (notamment Reuters) ayant relayé l’information ce week-end, Swisscom pourrait proposer une solution pour le cloud qui serait l’équivalent des comptes bancaires suisses. L’information fait d’abord sourire, car au vu de l’état du “secret” bancaire suisse actuel, la comparaison n’est pas vraiment des plus adéquates ou flatteuses.

Au vu des informations “révélées” par Edward Snowden ces derniers mois, il n’est pas étonnant que des sociétés tentent de profiter de la situation pour tirer leur épingle du jeu. En l’occurrence, Swisscom déclare que ses services cloud peuvent maintenant être très intéressants pour des sociétés ou particuliers basés à l’étranger et qui chercheraient à stocker des données à l’abri des yeux et oreilles des gouvernements. L’opérateur va même plus loin et affirme qu’il peut fournir un degré de sécurité qui ne serait pas disponible ailleurs dans le monde pour mettre à l’abri des gouvernements les données des clients. C’est une affirmation amusante puisque Swisscom appartient en majorité à la Confédération suisse, autrement dit, l’État.

continuer la lecture

La protection des mineurs selon Facebook laisse à désirer

22/10/2013 3 Min. lecture Droit François Charlet

Facebook a annoncé il y a quelques jours avoir changé deux choses pour les utilisateurs de moins de 18 ans. Par défaut, les publications de ces mineurs seront limitées aux amis, mais ils pourront aussi changer ce paramètre au moment de publier une information et la rendre visible publiquement. Ce dernier paramètre devrait inquiéter les parents, en particulier au vu des arguments avancés par Facebook pour justifier ces changements.

Auparavant, les informations publiées n’étaient ouvertes par défaut qu’aux amis des amis. Les mineurs n’avaient pas la possibilité de publier des informations de manière publique. Avec les changements annoncés, Facebook restreint donc le niveau de publicité par défaut des publications, mais va permettre la diffusion publique de publications.

continuer la lecture
Articles plus anciens Articles plus récents